Carnet de voyage – Indonésie 2024
« Par où commencer ? », bonne question.
J’écris ces lignes au moment de mon retour en France après deux mois passés à l’autre bout du monde, en Indonésie. Pourquoi ? Car je voulais me laisser le temps de vivre sur place, d’apprécier le moment, sans être pour autant tous les jours sur mon ordinateur ou mon téléphone à prendre des notes ou rédiger telle ou telle chose.
Il est possible que cet écrit du jour comporte des approximations vis à vis de mon expérience, mon ressenti car il est écrit avec les souvenirs que j’ai à l’instant T et non « sur le coup ».
C’est un choix que j’ai fait pour la rédaction de l’ensemble de mon retour sur ce voyage car je voulais avoir le recul sur les choses que j’ai pu vivre sans trop me laisser guider par les émotions ou les ressentis de l’instant. Ce texte souffrira sans doute donc d’une possible « froideur », sans doute loin des textes romantiques et idéalistes sur ce qu’est le voyage solo (spoiler : le voyage a été ma plus belle expérience de vie, cette distance que je vais avoir avec mon écrit ne signifie pas que je n’ai pas aimé l’expérience).
Je commencerai donc par le début de la réflexion sur ce voyage :
- Pourquoi ressens-tu ce besoin de partir ?
- Pourquoi un voyage solo ?
- Où partir ?
- Combien de temps ?
- Quel type de voyage souhaites-tu ?
- Qu’est ce que tu attends de ce voyage ?
Beaucoup de questions pour une chose qui semble évidente pour beaucoup de personnes mais qui ont été fondamentales dans la décision de voyager seul mais également dans le choix de la destination.
1. Pourquoi ressens-tu ce besoin de partir ?
Il s’agit peut-être de la question « évidente », celle que tout le monde se pose.
Elle semble tellement évidente qu’on finirait par ne plus se la poser. Pourquoi voyager ? Parce qu’on en a envie ? Parce qu’on peut le faire ? Parce qu’on se sent chanceux d’avoir l’opportunité de le faire ? Parce que les réseaux nous assomment tous les jours de paysages magnifiques ? Parce qu’on nous fait croire qu’il faut absolument voyager pour profiter de la vie ?
Pour ma part, la question était vite répondue : je saturais. Réponse sans doute basique me diriez-vous, et vous avez peut-être raison. Réponse typique d’une personne occidentale engagée d’un système qui promeut le travail avant l’accomplissement personnel ? Sans doute.
J’étais au bord de la rupture sur bien des aspects, une grande perte de sens dans mon travail, des questions existentielles sur le domaine personnel mais également une recherche « d’identité », savoir qui j’étais en dehors de mon quotidien, savoir comment je pouvais être dans un environnement qui ne me connait pas et que je ne « maîtrise » pas.
2. Pourquoi un voyage solo ?
C’est alors que la question des conditions de voyage se pose et s’impose d’ailleurs : je me devais de voyager solo. La réponse s’est imposée d’elle-même tout simplement parce que je n’avais jamais vécu ça, je n’ai jamais voyagé solo, même pour quelques jours. Il me semblait primordial pour ne pas dire évident de tenter cette expérience seul, face à moi-même, sans aucun repère, ni humain, ni dans mon environnement. Je voulais me confronter à l’inconfort, l’incertitude, tout ce que je n’ai pas vraiment dans mon quotidien et qui pouvait peut-être finalement m’apporter des réponses à des questions que je n’avais d’ailleurs pas en tête à ce moment-là.
De plus, souffrant depuis toujours d’un cruel manque de confiance en moi, c’était l’occasion rêvée de me jauger et de savoir si j’étais capable de me suffire à moi-même.
Avec le recul, et je ne l’avais pas en tête dès le début, voyager solo, c’est aussi et surtout vivre à son propre rythme, quel qu’il soit. C’est s’appréhender, se laisser porter par le temps, les rencontres, les envies. Voyager solo c’est s’ouvrir aux gens beaucoup plus facilement que lorsqu’on voyage à deux ou en groupe parce que, dans les deux sens (qu’on soit le voyageur ou la personne en face), on s’attend aux rencontres, aux échanges, aux discussions. On attend ce moment où on pourra discuter de notre expérience, de notre vécu, notre vie quotidienne, des raisons qui nous ont poussé à être ici.
Il n’y a pas que des rencontres de voyageurs solos à voyageurs solo, j’ai rencontré des couples, des familles, des locaux, des travailleurs et tous types de personnes dans ce voyage. C’est notamment la richesse de ces rencontres qui font que ce voyage a pu aller au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
3. Où partir ?
Encore une question. Et rassurez-vous (ou pas), voyager seul c’est se poser des questions chaque jour tout au long du périple. Pour ma part, le choix de la destination a été relativement naturel, ayant été sous le charme de Bali lors de mon voyage l’an dernier, je me suis décidé à me tourner vers l’Asie du Sud-Est pour ce voyage. J’avais en tête de faire l’Indonésie et ses nombreuses îles, peut-être tenter le Vietnam, la Thaïlande ou encore le Laos. Tout dépendrait bien évidemment de la durée de ce voyage.
Cette partie du monde m’a semblé être une évidence car elle a d’une part bonne réputation pour les voyages solos mais également (et cela reste important) car elle est très accessible financièrement parlant lorsqu’on est sur place. De plus, beaucoup de pays dans cette zone permettent de parler anglais, ce qui a également été un facteur important pour moi car je souhaitais grandement améliorer mon niveau d’anglais en le pratiquant quotidiennement.
Après coup, la gentillesse des gens, leur accueil et leur bienveillance se sont également avérés être d’une grande aide pour le bon déroulement de ce voyage.
Au final, les conditions météos n’étant pas optimales au Vietnam, Laos ou encore Thailande (période des pluies et non sèche), je me suis tourné vers la magnifique Indonésie et ses plus de 16.000 îles.
4. Combien de temps ?
Pour ce qui est de cette partie-là, elle ne dépendait pas que de moi, étant encore salarié (pour rappel, je travaille dans le secteur public), je me devais de me confirmer aux possibilités que m’offraient mon employeur. Bien qu’il puisse toujours exister la solution « quittes ton travail » et que cela m’ait traversé l’esprit (bien avant même cette idée de voyage), j’avoue apprécier mon travail et le sens du service public / intérêt général.
J’ai donc demandé des vacances longues, et je disposais de beaucoup de jours de côté que je pouvais poser, j’ai donc posé 9 semaines (après négociations avec ma responsable) pour partir et ainsi avoir les vacances que je voulais. Cela me semblait être une bonne durée pour un premier voyage solo (spoiler : ne partez pas aussi longtemps pour une première aventure solo, ou alors, soyez sûr-e de ce que vous voulez voir / de votre capacité de socialisation, étant réservé, j’ai à de nombreuses reprises hésiter à tout arrêter pendant ce voyage).
5. Quel type de voyage souhaites-tu ?
Qu’est ce que tu attends de ce voyage ?
C’est ici que les questions les plus importantes commencent à être abordées :
quel type de voyage attends-tu ? Quelles sont tes attentes ?
Elles te permettront, et m’ont permis, de cerner le projet que j’avais pour moi-même.
Et aussi simple que cela puisse paraître, j’avais deux réponses simples à apporter à ces questions : premièrement, je voulais avoir la mobilité nécessaire pour pouvoir aller partout, facilement, avec beaucoup d’adaptabilité, c’est alors que le voyage en backpack s’est imposé de lui-même.
Pour ce qui était des attentes liées à ce voyage : j’en avais aucune, si ce n’est de me découvrir.
J’étais bien parti avec l’idée d’essayer d’éclaircir quelques idées vis à vis de mes envies actuelles et futures, mais je ne me suis pas mis la pression de savoir si je devais impérativement ou pas revenir avec tel ou tel choix, telle ou telle certitude, je voulais prendre le temps dans ce voyage, que ce soit pour visiter ou simplement prendre le temps de m’écouter.
Quelques questions, quelques idées avant ce voyage de ce à quoi cela pourrait ressembler.
Après coup, ce voyage m’a apporté et appris bien plus que ce que j’aurais pu imaginer.
Ces 5 petites questions ont été les bases de mes réflexions et ont grandement évolué au cours du voyage, l’expérience faisant évoluer l’esprit et les envies, je vous donne rendez-vous dans un futur article pour vous exposer plus en précision mon voyage et le périple que j’ai pu vivre.